inquirybg

Impact de l'IRS utilisant le pirimiphos-méthyle sur la prévalence et l'incidence du paludisme dans le contexte de la résistance aux pyréthroïdes dans le district de Koulikoro, Malaria Journal of Malaria |

Le taux d'incidence global chez les enfants de 6 mois à 10 ans était de 2,7 pour 100 personnes-mois dans la zone traitée par pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI) et de 6,8 pour 100 personnes-mois dans la zone témoin. Cependant, aucune différence significative n'a été observée dans l'incidence du paludisme entre les deux sites au cours des deux premiers mois (juillet-août) et après la saison des pluies (décembre-février) (voir figure 4).
Courbes de survie de Kaplan-Meier pour les enfants âgés de 1 à 10 ans dans la zone d'étude après 8 mois de suivi
Cette étude a comparé la prévalence et l'incidence du paludisme dans deux districts appliquant des stratégies intégrées de lutte antipaludique afin d'évaluer l'effet additionnel de la pulvérisation intra-domiciliaire d'insecticides (PID). Les données ont été recueillies dans les deux districts au moyen de deux enquêtes transversales et d'une enquête de dépistage passif menée pendant neuf mois dans des centres de santé. Les résultats des enquêtes transversales réalisées au début et à la fin de la saison de transmission du paludisme ont montré que la parasitémie palustre était significativement plus faible dans le district ayant bénéficié de la PID (LLTID+PID) que dans le district témoin (LLTIN uniquement). Les deux districts étant comparables en termes d'épidémiologie et d'interventions, cette différence pourrait s'expliquer par la valeur ajoutée de la PID dans le district ayant bénéficié de cette stratégie. En effet, il est établi que les moustiquaires imprégnées d'insecticides à longue durée d'action et la PID réduisent significativement la charge du paludisme lorsqu'elles sont utilisées seules. Ainsi, de nombreuses études [7, 21, 23, 24, 25] prévoient que leur combinaison permettra une réduction plus importante de la charge du paludisme que chaque méthode prise individuellement. Malgré la pulvérisation intra-domiciliaire d'insecticides (PID), la parasitémie à Plasmodium augmente du début à la fin de la saison des pluies dans les zones de transmission saisonnière du paludisme, et cette tendance devrait atteindre un pic en fin de saison. Cependant, l'augmentation dans la zone PID (53,0 %) était significativement inférieure à celle observée dans la zone témoin (220,0 %). Neuf années consécutives de campagnes PID ont sans aucun doute contribué à réduire, voire à supprimer, les pics de transmission du virus dans les zones PID. De plus, l'indice gamétophytique était similaire dans les deux zones au début de la saison. À la fin de celle-ci, il était significativement plus élevé dans la zone témoin (11,5 %) que dans la zone PID (3,2 %). Cette observation explique en partie la plus faible prévalence de la parasitémie palustre dans la zone PID, car l'indice gamétophytique représente une source potentielle d'infection des moustiques, favorisant ainsi la transmission du paludisme.
Les résultats de l'analyse de régression logistique montrent le risque réel associé à l'infection palustre dans la zone témoin et soulignent que l'association entre la fièvre et la parasitémie est surestimée et que l'anémie est un facteur de confusion.
Comme pour la parasitémie, l'incidence du paludisme chez les enfants de 0 à 10 ans était significativement plus faible dans les zones traitées par pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (PIR) que dans les zones témoins. Des pics de transmission traditionnels ont été observés dans les deux zones, mais ils étaient significativement moins importants dans les zones PIR que dans les zones témoins (Figure 3). En effet, alors que les pesticides ont une durée de vie d'environ 3 ans dans les moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA), leur efficacité peut atteindre 6 mois dans les zones PIR. C'est pourquoi des campagnes de PIR sont menées annuellement afin de couvrir les pics de transmission. Comme le montrent les courbes de survie de Kaplan-Meier (Figure 4), les enfants vivant dans les zones PIR présentaient moins de cas cliniques de paludisme que ceux des zones témoins. Ce résultat concorde avec d'autres études ayant rapporté des réductions significatives de l'incidence du paludisme lorsque la PIR étendue est combinée à d'autres interventions. Cependant, la durée limitée de la protection conférée par les effets résiduels de la PIR suggère que cette stratégie pourrait nécessiter des améliorations, notamment par l'utilisation d'insecticides à durée d'action plus longue ou par l'augmentation de la fréquence annuelle d'application.
Les différences de prévalence de l’anémie entre les zones IRS et les zones témoins, entre les différents groupes d’âge et entre les participants avec et sans fièvre peuvent servir de bon indicateur indirect de la stratégie utilisée.
Cette étude montre que l'application de pirimiphos-méthyl par pulvérisation intradomiciliaire (PID) peut réduire significativement la prévalence et l'incidence du paludisme chez les enfants de moins de 10 ans dans la région de Koulikoro, où la résistance aux pyréthrinoïdes est répandue. De plus, les enfants vivant dans les zones traitées par PID sont moins susceptibles de contracter le paludisme et restent indemnes plus longtemps dans la région. Les études ont démontré que le pirimiphos-méthyl est un insecticide adapté à la lutte contre le paludisme dans les zones où la résistance aux pyréthrinoïdes est fréquente.


Date de publication : 9 décembre 2024