La pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (PIR) est la principale méthode de lutte contre les vecteurs de la leishmaniose viscérale (LV) en Inde. On connaît peu l'impact de la PIR sur les différents types de ménages. Dans cette étude, nous évaluons si la PIR à base d'insecticides a les mêmes effets résiduels et d'intervention pour tous les types de ménages d'un village. Nous avons également élaboré des cartes de risque spatial combinées et des modèles d'analyse de la densité des moustiques, basés sur les caractéristiques des ménages, la sensibilité aux pesticides et le statut de la PIR, afin d'examiner la distribution spatio-temporelle des vecteurs à l'échelle locale.
L'étude a été menée dans deux villages du bloc de Mahnar, district de Vaishali, au Bihar. L'efficacité de la pulvérisation intradomiciliaire (PID) contre les vecteurs de la leishmaniose viscérale (LV), *P. argentipes*, a été évaluée à l'aide de deux insecticides : le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT, 50 %) et un pyréthroïde de synthèse (SP, 5 %). L'efficacité résiduelle temporelle des insecticides sur différents types de murs a été évaluée par la méthode du cône, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé. La sensibilité des lépismes argentés indigènes aux insecticides a été examinée par un test biologique *in vitro*. Les densités de moustiques avant et après PID dans les habitations et les abris pour animaux ont été suivies à l'aide de pièges lumineux installés par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), de 18 h à 6 h. Le modèle le plus adapté à l'analyse de la densité de moustiques a été développé par régression logistique multiple. Une analyse spatiale basée sur un SIG a permis de cartographier la distribution de la sensibilité aux pesticides selon le type de ménage, et le statut de PID des ménages a été utilisé pour expliquer la distribution spatio-temporelle des lépismes argentés.
Les moustiques argentés sont très sensibles au SP (100 %), mais présentent une forte résistance au DDT, avec un taux de mortalité de 49,1 %. L'application de SP par pulvérisation intradomiciliaire (IRS) a été mieux acceptée par le public que l'application de DDT par pulvérisation intradomiciliaire (IRS) dans tous les types de ménages. L'efficacité résiduelle variait selon les surfaces murales ; aucun des insecticides n'a atteint la durée d'action recommandée par l'Organisation mondiale de la Santé pour l'IRS. À tous les points de mesure après l'IRS, la réduction des punaises diaboliques grâce au SP par pulvérisation intradomiciliaire était plus importante entre les groupes de ménages (par exemple, les pulvérisateurs et les sentinelles) qu'avec le DDT par pulvérisation intradomiciliaire (IRS). La carte spatiale des risques combinée montre que le SP par pulvérisation intradomiciliaire (IRS) a un meilleur effet de contrôle sur les moustiques que le DDT par pulvérisation intradomiciliaire (IRS) dans toutes les zones à risque, quel que soit le type de ménage. Une analyse de régression logistique multiniveau a identifié cinq facteurs de risque fortement associés à la densité des crevettes argentées.
Les résultats permettront de mieux comprendre les pratiques de pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (PIR) dans le contrôle de la leishmaniose viscérale au Bihar, ce qui pourra contribuer à orienter les efforts futurs visant à améliorer la situation.
La leishmaniose viscérale (LV), également connue sous le nom de kala-azar, est une maladie vectorielle tropicale endémique et négligée, causée par des parasites protozoaires du genre Leishmania. Dans le sous-continent indien, où l'homme est le seul réservoir, le parasite (Leishmania donovani) est transmis à l'homme par la piqûre de moustiques femelles infectées (Phlebotomus argentipes) [1, 2]. En Inde, la LV est principalement présente dans quatre États du centre et de l'est : le Bihar, le Jharkhand, le Bengale-Occidental et l'Uttar Pradesh. Des épidémies ont également été signalées au Madhya Pradesh (centre de l'Inde), au Gujarat (ouest de l'Inde), au Tamil Nadu et au Kerala (sud de l'Inde), ainsi que dans les régions sub-himalayennes du nord de l'Inde, notamment en Himachal Pradesh et au Jammu-et-Cachemire [3]. Parmi les États où la leishmaniose viscérale est endémique, le Bihar présente une forte prévalence : 33 districts y sont touchés, représentant plus de 70 % des cas recensés chaque année en Inde [4]. Environ 99 millions de personnes dans cette région sont exposées au risque, avec une incidence annuelle moyenne de 6 752 cas (2013-2017).
Au Bihar et dans d'autres régions de l'Inde, la lutte contre la leishmaniose viscérale (LV) repose sur trois stratégies principales : le dépistage précoce des cas, un traitement efficace et la lutte antivectorielle par pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PII) dans les habitations et les abris pour animaux [4, 5]. Dans les années 1960, la PII, utilisée comme effet secondaire des campagnes antipaludiques, a permis de contrôler efficacement la LV grâce au dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT à 50 % WP, 1 g de matière active/m²). La lutte programmatique a également permis de maîtriser la LV en 1977 et 1992 [5, 6]. Cependant, des études récentes ont confirmé que la crevette argentée a développé une résistance généralisée au DDT [4, 7, 8]. En 2015, le Programme national de lutte contre les maladies à transmission vectorielle (NVBDCP, New Delhi) a remplacé le DDT par des pyréthroïdes de synthèse (PS ; alpha-cyperméthrine à 5 % WP, 25 mg de matière active/m²) dans le cadre de la PII [7, 9]. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est fixé pour objectif d’éliminer la leishmaniose viscérale d’ici 2020 (soit moins d’un cas pour 10 000 habitants par an au niveau de la rue ou du quartier) [10]. Plusieurs études ont démontré que la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticides (PID) est plus efficace que les autres méthodes de lutte antivectorielle pour réduire les populations de phlébotomes [11, 12, 13]. Un modèle récent prévoit également que, dans les contextes de forte épidémie (c’est-à-dire un taux d’incidence avant mesures de contrôle de 5/10 000), une PID efficace couvrant 80 % des ménages pourrait permettre d’atteindre les objectifs d’élimination un à trois ans plus tôt [14]. La leishmaniose viscérale touche les communautés rurales les plus pauvres des zones endémiques et leur lutte antivectorielle repose exclusivement sur la PID. Cependant, l’impact résiduel de cette mesure sur différents types de ménages n’a jamais été étudié sur le terrain dans les zones d’intervention [15, 16]. De plus, malgré des efforts intensifs de lutte contre la leishmaniose viscérale, l’épidémie a persisté plusieurs années dans certains villages et a donné lieu à des foyers épidémiques [17]. Il est donc nécessaire d'évaluer l'impact résiduel de la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI) sur la surveillance de la densité des moustiques dans différents types de ménages. De plus, la cartographie géospatiale des risques à micro-échelle contribuera à une meilleure compréhension et à un meilleur contrôle des populations de moustiques, même après une intervention. Les systèmes d'information géographique (SIG) combinent des technologies de cartographie numérique permettant le stockage, la superposition, la manipulation, l'analyse, l'extraction et la visualisation de différents ensembles de données géographiques, environnementales et sociodémographiques à diverses fins [18, 19, 20]. Le système de positionnement global (GPS) est utilisé pour étudier la position spatiale des composantes de la surface terrestre [21, 22]. Les outils et techniques de modélisation spatiale basés sur les SIG et le GPS ont été appliqués à plusieurs aspects épidémiologiques, tels que l'évaluation spatio-temporelle des maladies et la prévision des épidémies, la mise en œuvre et l'évaluation des stratégies de lutte, les interactions des agents pathogènes avec les facteurs environnementaux et la cartographie spatiale des risques [20, 23, 24, 25, 26]. Les informations collectées et issues des cartes géospatiales des risques peuvent faciliter la mise en œuvre de mesures de contrôle opportunes et efficaces.
Cette étude a évalué l'efficacité résiduelle et l'effet des interventions de DDT et de pulvérisation intradomiciliaire de stupéfiants (SP-IRS) au niveau des ménages dans le cadre du Programme national de lutte contre le vecteur de la leishmaniose viscérale au Bihar, en Inde. Elle visait également à élaborer une carte des risques spatiaux combinée à un modèle d'analyse de la densité des moustiques, basé sur les caractéristiques des habitations, la sensibilité des vecteurs aux insecticides et le statut de pulvérisation intradomiciliaire au niveau des ménages, afin d'examiner la hiérarchie de la distribution spatio-temporelle des moustiques à l'échelle microscopique.
L’étude a été menée dans le bloc de Mahnar, district de Vaishali, sur la rive nord du Gange (Fig. 1). Mahnar est une zone de forte endémie, avec une moyenne de 56,7 cas de leishmaniose viscérale par an (170 cas entre 2012 et 2014), soit un taux d’incidence annuel de 2,5 à 3,7 cas pour 10 000 habitants. Deux villages ont été sélectionnés : Chakeso comme site témoin (Fig. 1d1 ; aucun cas de leishmaniose viscérale au cours des cinq dernières années) et Lavapur Mahnar comme site endémique (Fig. 1d2 ; forte endémie, avec 5 cas ou plus pour 1 000 habitants par an au cours des cinq dernières années). La sélection des villages reposait sur trois critères principaux : la situation géographique et l’accessibilité (par exemple, être situé au bord d’un cours d’eau et facilement accessible toute l’année), les caractéristiques démographiques et le nombre de ménages (au moins 200 ménages ; Chakeso compte entre 202 et 204 ménages, avec une taille moyenne par ménage). 4,9 et 5,1 personnes) et Lavapur Mahanar respectivement) et le type de ménage (TM) et la nature de leur répartition (TM mixte répartis aléatoirement). Les deux villages d'étude sont situés à moins de 500 m de la ville de Makhnar et de l'hôpital de district. L'étude a montré que les habitants des villages étudiés participaient activement aux activités de recherche. Les maisons du village d'étude [comprenant 1 à 2 chambres avec 1 balcon attenant, 1 cuisine, 1 salle de bain et 1 grange (attenante ou indépendante)] sont construites avec des murs en briques/terre et des sols en adobe, des murs en briques avec un enduit à la chaux et des sols en ciment, des murs en briques non enduits et non peints, des sols en terre cuite et un toit de chaume. Toute la région de Vaishali bénéficie d'un climat subtropical humide avec une saison des pluies (juillet à août) et une saison sèche (novembre à décembre). Les précipitations annuelles moyennes sont de 720,4 mm (de 736,5 à 1076,7 mm), l'humidité relative de 65 ± 5 % (de 16 à 79 %) et la température mensuelle moyenne de 17,2 à 32,4 °C. Mai et juin sont les mois les plus chauds (températures de 39 à 44 °C), tandis que janvier est le plus froid (7 à 22 °C).
La carte de la zone d'étude montre la localisation du Bihar sur la carte de l'Inde (a) et celle du district de Vaishali sur la carte du Bihar (b). Bloc de Makhnar (c). Deux villages ont été sélectionnés pour l'étude : Chakeso comme site témoin et Lavapur Makhnar comme site d'intervention.
Dans le cadre du Programme national de lutte contre le kala-azar, le Conseil de santé de la Société du Bihar (SHSB) a mené deux campagnes annuelles de pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI) en 2015 et 2016 (première campagne : février-mars ; deuxième campagne : juin-juillet)[4]. Afin d'assurer la mise en œuvre efficace de toutes les activités de PDI, un plan d'action détaillé a été élaboré par l'Institut médical Rajendra Memorial (RMRIMS ; Bihar), à Patna, un établissement affilié au Conseil indien de la recherche médicale (ICMR ; New Delhi) et institut de coordination. Les villages cibles de la PDI ont été sélectionnés selon deux critères principaux : les antécédents de cas de leishmaniose viscérale (LV) et de kala-azar rétrodermique (RPKDL) dans le village (c'est-à-dire les villages ayant enregistré au moins un cas au cours des trois dernières années, y compris l'année de mise en œuvre). Les villages non endémiques situés autour des « foyers épidémiques » (c’est-à-dire les villages ayant signalé des cas de manière continue pendant au moins deux ans ou présentant au moins deux cas pour 1 000 habitants) et les nouveaux villages endémiques (aucun cas au cours des trois dernières années) sont inclus dans le plan d’action national de taxation, tel que décrit dans [17]. Les villages voisins ayant mis en œuvre la première phase de la taxation nationale, ainsi que les nouveaux villages, sont également inclus dans la deuxième phase. En 2015, deux campagnes de pulvérisation intradomiciliaire (PID) utilisant du DDT (DDT 50 % WP, 1 g de matière active/m²) ont été menées dans les villages participant à l’étude. Depuis 2016, la PID est réalisée avec des pyréthroïdes de synthèse (PS ; alpha-cyperméthrine 5 % VP, 25 mg de matière active/m²). La pulvérisation a été effectuée à l’aide d’une pompe Hudson Xpert (13,4 L) équipée d’un filtre de pression, d’une vanne à débit variable (1,5 bar) et d’une buse à jet plat 8002 pour surfaces poreuses [27]. L'ICMR-RMRIMS de Patna (Bihar) a supervisé la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI) au niveau des ménages et des villages et a fourni des informations préliminaires aux villageois par le biais de microphones durant les 1 à 2 premiers jours. Chaque équipe de PDI est accompagnée d'un superviseur (fourni par le RMRIMS) chargé de contrôler son fonctionnement. Des médiateurs, accompagnant les équipes de PDI, sont déployés dans tous les ménages afin d'informer et de rassurer les chefs de ménage quant aux effets bénéfiques de la PDI. Lors des deux campagnes de PDI, la couverture globale des ménages dans les villages étudiés a atteint au moins 80 % [4]. Le statut de pulvérisation (absence de pulvérisation, pulvérisation partielle et pulvérisation complète ; voir le tableau S1 du fichier supplémentaire 1) a été enregistré pour tous les ménages du village d'intervention lors des deux campagnes de PDI.
L'étude a été menée de juin 2015 à juillet 2016. Le programme de pulvérisation intradomiciliaire (PID) a utilisé des centres de dépistage et de traitement des maladies infectieuses pour le suivi pré-intervention (deux semaines avant l'intervention ; enquête initiale) et post-intervention (deux, quatre et douze semaines après l'intervention ; enquêtes de suivi), le contrôle de la densité et la prévention des phlébotomes lors de chaque cycle de PID. Dans chaque foyer, un piège lumineux a été installé une nuit (de 18 h à 6 h) [28]. Ces pièges ont été installés dans les chambres et les abris pour animaux. Dans le village où l'étude a été menée, la densité de phlébotomes a été testée dans 48 foyers avant la PID (12 foyers par jour pendant quatre jours consécutifs, jusqu'à la veille du jour de la PID). Douze foyers ont été sélectionnés pour chacun des quatre principaux groupes : foyers avec enduit d'argile simple (EPS), foyers avec enduit ciment et chaux (ECC), foyers en briques non enduites et non peintes (BNP) et foyers avec toit de chaume (TC). Par la suite, seuls 12 ménages (sur 48 avant la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent [PIR]) ont été sélectionnés pour poursuivre la collecte de données sur la densité de moustiques après la séance de PIR. Conformément aux recommandations de l'OMS, 6 ménages ont été sélectionnés au sein du groupe d'intervention (ménages ayant bénéficié d'un traitement PIR) et du groupe sentinelle (ménages des villages d'intervention, dont les propriétaires ont refusé l'autorisation de la PIR) [28]. Parmi le groupe témoin (ménages des villages voisins n'ayant pas bénéficié d'une PIR en raison d'une charge virale insuffisante), seuls 6 ménages ont été sélectionnés pour le suivi de la densité de moustiques avant et après deux séances de PIR. Pour les trois groupes de suivi de la densité de moustiques (intervention, sentinelle et témoin), les ménages ont été sélectionnés selon trois niveaux de risque (faible, moyen et élevé ; deux ménages par niveau de risque) et les caractéristiques de risque de transmission invasive ont été classées (modules et structures présentés respectivement dans les tableaux 1 et 2) [29, 30]. Deux ménages par niveau de risque ont été sélectionnés afin d'éviter les biais dans les estimations de densité de moustiques et les comparaisons entre les groupes. Dans le groupe d'intervention, les densités de moustiques après traitement par pulvérisation intradomiciliaire (IRS) ont été surveillées dans deux types de ménages traités : entièrement traités (n = 3 ; 1 ménage par niveau de risque) et partiellement traités (n = 3 ; 1 ménage par niveau de risque).
Tous les moustiques capturés sur le terrain et recueillis dans des tubes à essai ont été transférés au laboratoire, puis les tubes ont été stérilisés à l'aide de coton imbibé de chloroforme. Les phlébotomes argentés ont été sexés et séparés des autres insectes et moustiques selon leurs caractéristiques morphologiques, à l'aide des codes d'identification standard [31]. Tous les phlébotomes argentés mâles et femelles ont ensuite été conservés séparément dans de l'alcool à 80 %. La densité de moustiques par piège et par nuit a été calculée à l'aide de la formule suivante : nombre total de moustiques collectés / nombre de pièges lumineux installés par nuit. La variation en pourcentage de l'abondance des moustiques (VAP) due à la pulvérisation intra-domiciliaire (PID) utilisant du DDT et du SP a été estimée à l'aide de la formule suivante [32] :
où A est la moyenne de référence du SFC pour les ménages d'intervention, B est la moyenne du SFC de l'IRS pour les ménages d'intervention, C est la moyenne de référence du SFC pour les ménages témoins/sentinelles et D est la moyenne du SFC pour les ménages témoins/sentinelles de l'IRS.
Les résultats de l'effet de l'intervention, enregistrés sous forme de valeurs négatives et positives, indiquent respectivement une diminution et une augmentation du SFC après l'IRS. Si le SFC après l'IRS restait identique au SFC initial, l'effet de l'intervention était considéré comme nul.
Conformément au Programme d'évaluation des pesticides de l'Organisation mondiale de la Santé (WHOPES), la sensibilité de la crevette argentée indigène aux pesticides DDT et SP a été évaluée à l'aide de bioessais in vitro standardisés [33]. Des crevettes argentées femelles saines et non nourries (18 à 25 individus par groupe) ont été exposées à des pesticides fournis par l'Universiti Sains Malaysia (USM, Malaisie ; coordination de l'Organisation mondiale de la Santé) à l'aide du kit de test de sensibilité aux pesticides de l'Organisation mondiale de la Santé [4, 9, 33, 34]. Chaque série de bioessais a été réalisée huit fois (quatre répétitions, chacune effectuée simultanément avec le témoin). Les tests témoins ont été réalisés avec du papier pré-imprégné de risella (pour le DDT) et d'huile de silicone (pour le SP) fourni par l'USM. Après 60 minutes d'exposition, les moustiques ont été placés dans des tubes de l'OMS et recouverts de coton hydrophile imbibé d'une solution de sucre à 10 %. Le nombre de moustiques tués après 1 heure et la mortalité finale après 24 heures ont été observés. Le statut de résistance est décrit selon les directives de l'Organisation mondiale de la Santé : une mortalité de 98 à 100 % indique une sensibilité, de 90 à 98 % indique une résistance possible nécessitant confirmation, et inférieure à 90 % indique une résistance [33, 34]. La mortalité dans le groupe témoin étant comprise entre 0 et 5 %, aucun ajustement n'a été effectué.
L'efficacité biologique et les effets résiduels d'insecticides sur les termites indigènes ont été évalués en conditions réelles. Dans trois foyers témoins (un avec un enduit d'argile simple ou PMP, un avec un enduit ciment-chaux ou CPLC, et un avec des briques non enduites et non peintes ou BUU), les mesures ont été effectuées 2, 4 et 12 semaines après la pulvérisation. Un bioessai standard de l'OMS a été réalisé sur des cônes contenant des pièges lumineux. [27, 32] Le chauffage domestique a été exclu de l'analyse en raison de l'irrégularité des murs. Pour chaque analyse, 12 cônes ont été utilisés dans l'ensemble des foyers expérimentaux (quatre cônes par foyer, un pour chaque type de revêtement mural). Les cônes ont été fixés sur chaque mur de la pièce à différentes hauteurs : un à hauteur de tête (de 1,7 à 1,8 m), deux à hauteur de taille (de 0,9 à 1 m) et un sous le genou (de 0,3 à 0,5 m). Dix moustiques femelles non nourries (10 par cône ; prélevées dans une parcelle témoin à l'aide d'un aspirateur) ont été placées dans chaque chambre conique en plastique de l'OMS (un cône par type d'habitation) comme témoins. Après 30 minutes d'exposition, les moustiques ont été délicatement retirés de la chambre conique à l'aide d'un aspirateur coudé et transférés dans des tubes de l'OMS contenant une solution de sucre à 10 % pour leur alimentation. La mortalité finale après 24 heures a été enregistrée à 27 ± 2 °C et 80 ± 10 % d'humidité relative. Les taux de mortalité compris entre 5 % et 20 % ont été ajustés à l'aide de la formule d'Abbott [27] comme suit :
où P représente la mortalité ajustée, P1 le pourcentage de mortalité observé et C le pourcentage de mortalité du groupe témoin. Les essais présentant une mortalité du groupe témoin supérieure à 20 % ont été écartés et réanalysés [27, 33].
Une enquête exhaustive auprès des ménages a été menée dans le village d'intervention. Les coordonnées GPS de chaque ménage ont été enregistrées, ainsi que son type de construction (conception et matériaux), son habitation et son statut d'intervention. La plateforme SIG a permis de développer une géodatabase numérique incluant des couches limites aux niveaux du village, du district et de l'État. Tous les ménages sont géoréférencés à l'aide de couches ponctuelles SIG au niveau du village, et leurs attributs sont liés et mis à jour. Pour chaque ménage, le risque a été évalué en fonction de l'indice HT, de la sensibilité des vecteurs aux insecticides et du statut de la pulvérisation intra-domiciliaire (Tableau 1) [11, 26, 29, 30]. Tous les points de localisation des ménages ont ensuite été convertis en cartes thématiques par interpolation spatiale à l'aide de la méthode de pondération par l'inverse de la distance (IDW ; résolution basée sur une surface moyenne des ménages de 6 m², puissance 2, nombre fixe de points environnants = 10, rayon de recherche variable, filtre passe-bas) et de la convolution cubique [35]. Deux types de cartes thématiques spatiales des risques ont été créés : des cartes thématiques basées sur l'indice HT et des cartes thématiques basées sur la sensibilité des vecteurs aux pesticides et le statut de la pulvérisation intra-domiciliaire (ISV et IRSS). Les deux cartes thématiques de risque ont ensuite été combinées par une analyse de superposition pondérée [36]. Au cours de ce processus, les couches raster ont été reclassées en classes de préférence générales pour différents niveaux de risque (élevé, moyen et faible/nul). Chaque couche raster reclassée a ensuite été pondérée en fonction de l'importance relative des paramètres influençant l'abondance des moustiques (prévalence dans les villages étudiés, sites de reproduction et comportements de repos et d'alimentation) [26, 29, 30, 37]. Les deux cartes thématiques de risque ont été pondérées à 50/50, contribuant de manière égale à l'abondance des moustiques (Fichier supplémentaire 1 : Tableau S2). La somme des cartes thématiques superposées pondérées a permis de créer une carte composite finale des risques, visualisée sur la plateforme SIG. Cette carte est présentée et décrite en termes d'indice de risque lié aux phlébotomes (IRLP), calculé selon la formule suivante :
Dans la formule, P représente l'indice de risque, L le risque global pour chaque ménage et H le risque maximal pour un ménage dans la zone d'étude. Nous avons élaboré et réalisé les couches et analyses SIG à l'aide d'ESRI ArcGIS v.9.3 (Redlands, Californie, États-Unis) afin de créer des cartes de risque.
Nous avons réalisé des analyses de régression multiple afin d'examiner les effets combinés de la HT, de l'ISV et de l'IRSS (décrits dans le tableau 1) sur la densité des moustiques dans les habitations (n = 24). Les caractéristiques des logements et les facteurs de risque liés à l'intervention IRS enregistrée dans l'étude ont été considérés comme des variables explicatives, et la densité des moustiques comme variable réponse. Des analyses de régression de Poisson univariées ont été effectuées pour chaque variable explicative associée à la densité des phlébotomes. Lors de l'analyse univariée, les variables non significatives (p > 0,05) ont été exclues de l'analyse de régression multiple. Afin d'examiner les interactions, les termes d'interaction pour toutes les combinaisons possibles de variables significatives (identifiées lors de l'analyse univariée) ont été inclus simultanément dans l'analyse de régression multiple, et les termes non significatifs ont été retirés du modèle progressivement pour obtenir le modèle final.
L'évaluation des risques au niveau des ménages a été réalisée de deux manières : une évaluation individuelle des risques par ménage et une évaluation spatiale combinée des zones à risque sur une carte. Les estimations des risques au niveau des ménages ont été obtenues par une analyse de corrélation entre ces estimations et les densités de phlébotomes (mesurées dans 6 ménages sentinelles et 6 ménages d'intervention, plusieurs semaines avant et après la mise en œuvre de la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent [PIR]). Les zones de risque spatiales ont été estimées à partir du nombre moyen de moustiques collectés dans différents ménages et comparées entre les groupes de risque (faible, moyen et élevé). À chaque cycle de PIR, 12 ménages (4 ménages dans chacun des trois niveaux de risque ; les collectes nocturnes sont effectuées toutes les 2, 4 et 12 semaines après la PIR) ont été sélectionnés aléatoirement pour collecter des moustiques afin de tester la carte des risques. Les mêmes données relatives aux ménages (hauteur sous la peau [HT], indice de végétation [VSI], score de sensibilité à la pulvérisation intradomiciliaire [IRSS] et densité moyenne de moustiques) ont été utilisées pour tester le modèle de régression final. Une analyse de corrélation simple a été réalisée entre les observations de terrain et les densités de moustiques dans les ménages prédites par le modèle.
Des statistiques descriptives telles que la moyenne, le minimum, le maximum, les intervalles de confiance à 95 % (IC) et les pourcentages ont été calculées pour synthétiser les données entomologiques et relatives à la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI). Le nombre/la densité moyen(ne) et la mortalité des punaises argentées (résidus d'agents insecticides) ont été comparés à l'aide de tests paramétriques [test t de Student pour échantillons appariés (pour les données à distribution normale)] et de tests non paramétriques (test de Wilcoxon) afin de comparer l'efficacité des différents types de surfaces dans les habitations (par exemple, BUU vs CPLC, BUU vs PMP et CPLC vs PMP ; ce dernier test étant utilisé pour les données à distribution non normale). Toutes les analyses ont été réalisées avec le logiciel SPSS v.20 (SPSS Inc., Chicago, IL, États-Unis).
La couverture des ménages dans les villages d'intervention a été calculée lors des campagnes de pulvérisation intradomiciliaire (PID) de DDT et de SP. Au total, 205 ménages ont bénéficié d'une PID lors de chaque campagne, dont 179 (87,3 %) lors de la campagne DDT et 194 (94,6 %) lors de la campagne SP pour la lutte contre le vecteur de la leishmaniose viscérale. La proportion de ménages entièrement traités aux pesticides était plus élevée lors de la campagne SP (86,3 %) que lors de la campagne DDT (52,7 %). Vingt-six ménages (12,7 %) ont refusé la PID lors de la campagne DDT et onze (5,4 %) lors de la campagne SP. Lors des campagnes DDT et SP, 71 ménages (34,6 % du total des ménages traités) et 17 ménages (8,3 % du total des ménages traités) ont été partiellement traités.
Conformément aux directives de l'OMS sur la résistance aux pesticides, la population de crevettes argentées du site d'intervention était totalement sensible à l'alpha-cyperméthrine (0,05 %), la mortalité moyenne observée pendant l'essai (24 heures) étant de 100 %. Le taux d'inhibition observé était de 85,9 % (IC à 95 % : 81,1–90,6 %). Concernant le DDT, le taux d'inhibition à 24 heures était de 22,8 % (IC à 95 % : 11,5–34,1 %) et la mortalité moyenne mesurée par test électronique était de 49,1 % (IC à 95 % : 41,9–56,3 %). Ces résultats ont montré que les crevettes argentées avaient développé une résistance complète au DDT sur le site d'intervention.
Le tableau 3 résume les résultats de la bioanalyse des cônes pour différents types de surfaces (différents intervalles de temps après IRS) traitées avec du DDT et du SP. Nos données ont montré qu'après 24 heures, les deux insecticides (BUU vs CPLC : t² = –6,42, p = 0,02 ; BUU vs PMP : t² = 0,25, p = 0,83 ; CPLC vs PMP : t² = 1,03, p = 0,41 (pour DDT-IRS et BUU) ; CPLC : t² = –5,86, p = 0,03 et PMP : t² = 1,42, p = 0,29 ; IRS, CPLC et PMP : t² = 3,01, p = 0,10 et SP : t² = 9,70, p = 0,01) présentaient des taux de mortalité qui diminuaient progressivement. Pour SP-IRS : 2 semaines après la pulvérisation pour tous les types de murs (soit 95,6 % au total) et 4 semaines après la pulvérisation pour les murs traités au CPLC Dans le groupe DDT, la mortalité était systématiquement inférieure à 70 % pour tous les types de murs et à tous les points de mesure après le bioessai IRS. Les taux de mortalité expérimentaux moyens pour le DDT et le SP après 12 semaines de pulvérisation étaient respectivement de 25,1 % et 63,2 %. Sur trois types de surfaces, les taux de mortalité moyens les plus élevés avec le DDT étaient de 61,1 % (pour le PMP 2 semaines après l'IRS), 36,9 % (pour le CPLC 4 semaines après l'IRS) et 28,9 % (pour le CPLC 4 semaines après l'IRS). Les taux minimaux étaient de 55 % (pour le BUU 2 semaines après l'IRS), 32,5 % (pour le PMP 4 semaines après l'IRS) et 20 % (pour le PMP 4 semaines après l'IRS) ; IRS aux États-Unis. Pour le SP, les taux de mortalité moyens les plus élevés, tous types de surfaces confondus, étaient de 97,2 % (pour le CPLC, 2 semaines après l'IRS), 82,5 % (pour le CPLC, 4 semaines après l'IRS) et 67,5 % (pour le CPLC, 4 semaines après l'IRS). 12 semaines après l'IRS (IRS aux États-Unis). Les taux les plus faibles étaient de 94,4 % (pour le BUU, 2 semaines après l'IRS), 75 % (pour le PMP, 4 semaines après l'IRS) et 58,3 % (pour le PMP, 12 semaines après l'IRS). Pour les deux insecticides, la mortalité sur les surfaces traitées au PMP a varié plus rapidement au fil du temps que sur les surfaces traitées au CPLC et au BUU.
Le tableau 4 résume les effets des interventions (c.-à-d. les variations de l'abondance des moustiques après pulvérisation intradomiciliaire) à base de DDT et de SP (Fichier supplémentaire 1 : Figure S1). Pour la pulvérisation intradomiciliaire à base de DDT, les réductions en pourcentage du nombre de coléoptères à pattes argentées après l'intervalle de pulvérisation étaient de 34,1 % (à 2 semaines), 25,9 % (à 4 semaines) et 14,1 % (à 12 semaines). Pour la pulvérisation intradomiciliaire à base de SP, les taux de réduction étaient de 90,5 % (à 2 semaines), 66,7 % (à 4 semaines) et 55,6 % (à 12 semaines). Les baisses les plus importantes de l'abondance des crevettes argentées dans les ménages sentinelles pendant les périodes de déclaration des pulvérisations intradomiciliaire à base de DDT et de SP étaient respectivement de 2,8 % (à 2 semaines) et de 49,1 % (à 2 semaines). Durant la période de pulvérisation intra-domiciliaire (SP-IRS), le déclin (avant et après) des populations de faisans à ventre blanc était similaire dans les exploitations traitées (t² = – 9,09, p < 0,001) et dans les exploitations sentinelles (t² = – 1,29, p = 0,33). Ce déclin était plus important qu'avec la pulvérisation intra-domiciliaire au DDT (DDT-IRS) aux trois intervalles de temps suivant la pulvérisation. Pour les deux insecticides, l'abondance des punaises argentées a augmenté dans les exploitations sentinelles 12 semaines après la pulvérisation (soit 3,6 % et 9,9 % pour le SP et le DDT, respectivement). Lors des séances de pulvérisation intra-domiciliaire (SP et DDT) suivant la pulvérisation, 112 et 161 crevettes argentées ont été collectées respectivement dans les exploitations sentinelles.
Aucune différence significative de densité de crevettes argentées n'a été observée entre les groupes de ménages (traitement par pulvérisation vs groupe témoin : t(2) = -3,47, p = 0,07 ; traitement par pulvérisation vs groupe témoin : t(2) = -2,03, p = 0,18 ; groupe témoin vs groupe témoin : pendant les semaines suivant l'application de DDT, t(2) = -0,59, p = 0,62). En revanche, des différences significatives de densité de crevettes argentées ont été observées entre le groupe traité par pulvérisation et le groupe témoin (t(2) = -11,28, p = 0,01) et entre le groupe traité par pulvérisation et le groupe témoin (t(2) = -4,42, p = 0,05). Pour le traitement par pulvérisation combinée à la pulvérisation (SP-IRS), aucune différence significative n'a été observée entre les familles témoins et les familles du groupe témoin (t(2) = -0,48, p = 0,68). La figure 2 présente les densités moyennes de faisans argentés observées dans les élevages traités intégralement et partiellement par pulvérisation intra-domiciliaire (IRS). Aucune différence significative n'a été constatée entre les densités de faisans des élevages traités intégralement et partiellement (moyenne de 7,3 et 2,7 individus par piège/nuit, respectivement). Certains élevages ont été traités avec les deux insecticides (moyenne de 7,5 et 4,4 individus par nuit, respectivement pour le DDT et le SP) (t² ≤ 1,0, p > 0,2). En revanche, les densités de crevettes argentées dans les élevages traités intégralement et partiellement ont différé significativement entre les traitements au SP et au DDT (t² ≥ 4,54, p ≤ 0,05).
Densité moyenne estimée de punaises à ailes argentées dans les ménages entièrement et partiellement traités du village de Mahanar, Lavapur, au cours des 2 semaines précédant l'IRS et des 2, 4 et 12 semaines suivant les cycles d'IRS, de DDT et de SP.
Une carte spatiale des risques exhaustive (village de Lavapur Mahanar ; superficie totale : 26 723 km²) a été élaborée afin d’identifier les zones à risque faible, moyen et élevé et de surveiller l’apparition et la résurgence de la crevette argentée avant et plusieurs semaines après la mise en œuvre de la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticides (PDI) (figures 3 et 4). Le score de risque maximal pour les ménages lors de la création de cette carte était de 12 (soit 8 pour les cartes de risque basées sur l’indice HT et 4 pour celles basées sur les indices VSI et IRSS). Le score de risque minimal calculé est de zéro, ou « aucun risque », sauf pour les cartes DDT-VSI et IRSS, dont le score minimal est de 1. La carte de risque basée sur l’indice HT a révélé qu’une vaste zone (19 994,3 km², soit 74,8 %) du village de Lavapur Mahanar constitue une zone à haut risque où les habitants sont les plus susceptibles de rencontrer des moustiques et de constater leur réapparition. La couverture des zones varie entre les zones à risque élevé (DDT : 20,2 % ; SP : 4,9 %), moyen (DDT : 22,3 % ; SP : 4,6 %) et faible/nul (DDT : 57,5 % ; SP : 90,5 %) (t(2) = 12,7, p < 0,05) entre les graphiques de risque du DDT et du SP-IRS et de l’IRSS (Fig. 3 et 4). La carte de risque composite finale a montré que le SP-IRS offrait une meilleure protection que le DDT-IRS pour tous les niveaux de risque d’HT. La zone à risque élevé d’HT a été réduite à moins de 7 % (1 837,3 km²) après la mise en place du SP-IRS, et la majeure partie de la zone (53,6 %) est devenue une zone à faible risque. Pendant la période DDT-IRS, le pourcentage de zones à risque élevé et faible, évalué par la carte de risque combinée, était respectivement de 35,5 % (9 498,1 km²) et de 16,2 % (4 342,4 km²). Les densités de phlébotomes mesurées dans les ménages traités et les ménages sentinelles avant et plusieurs semaines après la mise en œuvre de la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI) ont été reportées et visualisées sur une carte des risques combinée pour chaque cycle de PDI (DDT et SP) (Fig. 3 et 4). Une bonne concordance a été observée entre les scores de risque des ménages et les densités moyennes de phlébotomes enregistrées avant et après la PDI (Fig. 5). Les valeurs R² (p < 0,05) de l'analyse de cohérence calculée à partir des deux cycles de PDI étaient les suivantes : 0,78 deux semaines avant le DDT, 0,81 deux semaines après le DDT, 0,78 quatre semaines après le DDT, 0,83 après le DDT et 12 semaines après le DDT. Pour le total après le DDT, les valeurs étaient de 0,85, 0,82 deux semaines avant le SP, 0,38 deux semaines après le SP, 0,56 quatre semaines après le SP, 0,81 douze semaines après le SP et 0,79 deux semaines après le SP (Fichier supplémentaire 1 : Tableau S3). Les résultats ont montré que l'effet de l'intervention SP-IRS sur tous les types entomologiques était renforcé au cours des 4 semaines suivant l'IRS. L'intervention DDT-IRS est restée inefficace pour tous les types entomologiques à tous les points de mesure après la mise en œuvre de l'IRS. Les résultats de l'évaluation de terrain de la zone cartographiée selon les risques intégrés sont résumés dans le tableau 5. Pour les cycles d'IRS, l'abondance moyenne de la crevette argentée et le pourcentage de l'abondance totale dans les zones à haut risque (c.-à-d. > 55 %) étaient supérieurs à ceux des zones à risque faible et moyen à tous les points de mesure post-IRS. La localisation des familles entomologiques (c.-à-d. celles sélectionnées pour la collecte des moustiques) est cartographiée et visualisée dans le fichier supplémentaire 1 : figure S2.
Trois types de cartes de risques spatiaux basées sur le SIG (à savoir HT, IS et IRSS et une combinaison de HT, IS et IRSS) pour identifier les zones à risque de punaises diaboliques avant et après le DDT-IRS dans le village de Mahnar, Lavapur, district de Vaishali (Bihar)
Trois types de cartes de risques spatiaux basées sur le SIG (à savoir HT, IS et IRSS et une combinaison de HT, IS et IRSS) pour identifier les zones à risque de crevette tachetée argentée (par rapport à Kharbang)
L'impact du DDT (a, c, e, g, i) et du SP-IRS (b, d, f, h, j) sur différents niveaux de risque selon le type de ménage a été calculé en estimant le coefficient de détermination (R²) entre les risques des ménages. Estimation des indicateurs de risque des ménages et de la densité moyenne de P. argentipes deux semaines avant la mise en œuvre de l'IRS et deux, quatre et douze semaines après sa mise en œuvre dans le village de Lavapur Mahnar, district de Vaishali, Bihar.
Le tableau 6 résume les résultats de l'analyse univariée de tous les facteurs de risque influençant la densité des moustiques. Tous les facteurs de risque (n = 6) étaient significativement associés à la densité des moustiques dans les habitations. Le seuil de signification de toutes les variables pertinentes était inférieur à 0,15 (p < 0,15). Par conséquent, toutes les variables explicatives ont été retenues pour l'analyse de régression multiple. Le modèle final le plus performant a été établi à partir de cinq facteurs de risque : TF, TW, DS, ISV et IRSS. Le tableau 7 détaille les paramètres sélectionnés dans le modèle final, ainsi que les odds ratios ajustés, les intervalles de confiance à 95 % (IC) et les valeurs p. Le modèle final est hautement significatif (R² = 0,89 ; F(5) = 27,9 ; p < 0,001).
La variable TR a été exclue du modèle final car elle était la moins significative (P = 0,46) par rapport aux autres variables explicatives. Le modèle développé a été utilisé pour prédire les densités de phlébotomes à partir de données provenant de 12 foyers différents. Les résultats de validation ont montré une forte corrélation entre les densités de moustiques observées sur le terrain et celles prédites par le modèle (r = 0,91, P < 0,001).
L’objectif est d’éliminer la leishmaniose viscérale (LV) des États endémiques de l’Inde d’ici 2020 [10]. Depuis 2012, l’Inde a réalisé des progrès significatifs dans la réduction de l’incidence et de la mortalité liées à la LV [10]. Le passage du DDT au SP en 2015 a constitué un tournant majeur dans l’histoire de la pulvérisation intra-domiciliaire (PID) au Bihar, en Inde [38]. Afin de comprendre le risque spatial de la LV et l’abondance de ses vecteurs, plusieurs études à grande échelle ont été menées. Cependant, bien que la distribution spatiale de la prévalence de la LV ait suscité un intérêt croissant à travers le pays, peu de recherches ont été effectuées à l’échelle locale. De plus, à cette échelle, les données sont moins cohérentes et plus difficiles à analyser et à interpréter. À notre connaissance, cette étude est la première à évaluer l’efficacité résiduelle et l’effet de l’intervention de la PID utilisant les insecticides DDT et SP chez les populations à risque dans le cadre du Programme national de lutte antivectorielle contre la LV au Bihar (Inde). Il s’agit également de la première tentative d’élaboration d’une carte des risques spatiaux et d’un modèle d’analyse de la densité des moustiques afin de révéler la distribution spatio-temporelle des moustiques à l’échelle locale dans le cadre des interventions de PID.
Nos résultats ont montré que l'adoption de la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (IRS-SP) était élevée dans tous les ménages et que la plupart d'entre eux l'avaient entièrement mise en œuvre. Les résultats des bioessais ont révélé que les phlébotomes argentés du village étudié étaient très sensibles à la bêta-cyperméthrine, mais relativement peu sensibles au DDT. Le taux de mortalité moyen des phlébotomes argentés dû au DDT est inférieur à 50 %, ce qui indique un niveau élevé de résistance à ce produit. Ceci est cohérent avec les résultats d'études antérieures menées à différentes périodes dans différents villages d'États indiens où la leishmaniose viscérale est endémique, notamment le Bihar [8, 9, 39, 40]. Outre la sensibilité aux pesticides, l'efficacité résiduelle de ces derniers et les effets de l'intervention constituent également des informations importantes. La durée des effets résiduels est cruciale pour le cycle de programmation. Elle détermine les intervalles entre les pulvérisations intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (IRS) afin que la population reste protégée jusqu'à la prochaine application. Les résultats des bioessais en cône ont révélé des différences significatives de mortalité selon le type de surface murale à différents moments après la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (IRS). La mortalité sur les surfaces traitées au DDT était toujours inférieure au seuil de satisfaction de l'OMS (≥ 80 %), tandis que sur les parois traitées au SP, elle restait satisfaisante jusqu'à la quatrième semaine après la pulvérisation intradomiciliaire (PID). Ces résultats montrent clairement que, bien que les crevettes argentées présentes dans la zone d'étude soient très sensibles au SP, son efficacité résiduelle varie selon la température. À l'instar du DDT, le SP ne respecte pas non plus la durée d'efficacité spécifiée dans les directives de l'OMS [41, 42]. Cette inefficacité pourrait être due à une mauvaise mise en œuvre de la PID (vitesse de pompage, distance par rapport à la paroi, débit et taille des gouttelettes d'eau, et leur dépôt sur la paroi inadéquats), ainsi qu'à une utilisation inappropriée des pesticides (préparation de la solution) [11, 28, 43]. Cependant, cette étude ayant été menée sous surveillance et contrôle rigoureux, la qualité du SP (pourcentage de matière active ou « MA ») constituant le contrôle de qualité pourrait également expliquer le non-respect de la date de péremption recommandée par l'OMS.
Parmi les trois types de surfaces utilisés pour évaluer la persistance des pesticides, des différences significatives de mortalité ont été observées entre les surfaces BUU et CPLC pour deux pesticides. Autre constat : les surfaces CPLC ont présenté une meilleure persistance résiduelle dans presque tous les intervalles de temps après pulvérisation, suivies des surfaces BUU et PMP. Cependant, deux semaines après la pulvérisation intradomiciliaire (PID), les surfaces PMP ont enregistré les taux de mortalité les plus élevés pour le DDT et les deuxièmes plus élevés pour le SP. Ce résultat indique que le pesticide déposé sur la surface PMP ne persiste pas longtemps. Cette différence d’efficacité des résidus de pesticides entre les types de murs peut être due à divers facteurs, tels que la composition chimique des murs (un pH plus élevé entraînant une dégradation rapide de certains pesticides), le taux d’absorption (plus élevé sur les murs en terre), la disponibilité de la décomposition bactérienne et le taux de dégradation des matériaux des murs, ainsi que la température et l’humidité [44, 45, 46, 47, 48, 49]. Nos résultats appuient plusieurs autres études sur l’efficacité résiduelle des surfaces traitées aux insecticides contre divers vecteurs de maladies [45, 46, 50, 51].
Les estimations de réduction des moustiques dans les ménages traités ont montré que la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (IRS-SP) était plus efficace que la pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent au DDT (IRS-DDT) pour lutter contre les moustiques à tous les intervalles post-pulvérisation (P < 0,001). Pour les cycles de SP-IRS et d'IRS-DDT, les taux de diminution du nombre de moustiques dans les ménages traités, de la 2e à la 12e semaine, étaient respectivement de 55,6 à 90,5 % et de 14,1 à 34,1 %. Ces résultats ont également montré des effets significatifs sur l'abondance de P. argentipes dans les ménages sentinelles dans les 4 semaines suivant la mise en œuvre de l'IRS ; le nombre de P. argentipes a augmenté lors des deux cycles d'IRS 12 semaines après la pulvérisation. Cependant, aucune différence significative n'a été observée dans le nombre de moustiques dans les ménages sentinelles entre les deux cycles d'IRS (P = 0,33). Les résultats des analyses statistiques des densités de crevettes argentées entre les groupes de ménages à chaque cycle n'ont également montré aucune différence significative pour le DDT entre les quatre groupes de ménages (pulvérisé vs sentinelle ; pulvérisé vs témoin ; sentinelle vs témoin ; traitement complet vs partiel). Deux groupes familiaux ont été étudiés : IRS et SP-IRS (c.-à-d. sentinelles vs témoins et traitement complet vs partiel). Cependant, des différences significatives de densité de crevettes argentées ont été observées entre les cycles de DDT et de SP-IRS dans les exploitations partiellement et totalement traitées. Cette observation, combinée au fait que les effets de l’intervention ont été calculés à plusieurs reprises après l’IRS, suggère que le SP est efficace pour la lutte contre les moustiques dans les habitations partiellement ou totalement traitées, mais pas dans les habitations non traitées. Toutefois, bien qu’aucune différence statistiquement significative n’ait été observée dans le nombre de moustiques dans les maisons sentinelles entre les cycles de DDT-IRS et de SP-IRS, le nombre moyen de moustiques collectés lors du cycle de DDT-IRS était inférieur à celui du cycle de SP-IRS. Ce résultat suggère que l’insecticide à effet vecteur, avec la couverture IRS la plus élevée au sein de la population, pourrait avoir un effet de population sur la lutte contre les moustiques dans les habitations non traitées. D’après les résultats, le SP a eu un meilleur effet préventif contre les piqûres de moustiques que le DDT dans les premiers jours suivant l’IRS. De plus, l'alpha-cyperméthrine appartient au groupe SP, présente une irritation de contact et une toxicité directe pour les moustiques, et convient à la pulvérisation intradomiciliaire [51, 52]. Ceci pourrait expliquer son efficacité limitée dans les avant-postes. Une autre étude [52] a montré que, malgré des réponses initiales et des taux d'inhibition élevés lors d'essais en laboratoire et dans des cabanes, l'alpha-cyperméthrine ne produisait aucun effet répulsif sur les moustiques en conditions contrôlées.
Dans cette étude, trois types de cartes spatiales des risques ont été élaborés. Les estimations des risques spatiaux à l'échelle des ménages et des zones ont été évaluées grâce à des observations de terrain des densités de crevettes argentées. L'analyse des zones à risque basée sur l'indice HT a montré que la majorité des zones villageoises (>78 %) de Lavapur-Mahanara présentent le risque le plus élevé d'apparition et de réémergence des phlébotomes. C'est probablement la principale raison de la popularité du traitement contre la leishmaniose viscérale (LV) à Rawalpur Mahanar. L'indice ISV global et le système IRSS, ainsi que la carte des risques combinée finale, ont révélé un pourcentage plus faible de zones à haut risque lors de la campagne SP-IRS (mais pas lors de la campagne DDT-IRS). Après la campagne SP-IRS, de vastes zones à risque élevé et modéré, selon l'indice GT, ont été reclassées en zones à faible risque (60,5 % selon les estimations de la carte des risques combinée), soit près de quatre fois moins (16,2 %) qu'avec le DDT. – La situation est illustrée dans le graphique des risques du portefeuille IRS ci-dessus. Ce résultat indique que l'IRS est le bon choix pour la lutte contre les moustiques, mais le degré de protection dépend de la qualité de l'insecticide, de sa sensibilité (au vecteur cible), de son acceptabilité (au moment de l'IRS) et de son application ;
Les résultats de l'évaluation des risques domestiques ont montré une bonne concordance (p < 0,05) entre les estimations de risque et la densité de crevettes argentées collectées dans différents ménages. Ceci suggère que les paramètres de risque domestiques identifiés et leurs scores de risque catégoriels sont bien adaptés à l'estimation de l'abondance locale de crevettes argentées. Le coefficient de détermination (R²) de l'analyse de concordance post-IRS du DDT était ≥ 0,78, soit égal ou supérieur à la valeur pré-IRS (0,78). Les résultats ont montré que le DDT-IRS était efficace dans toutes les zones de risque HT (élevé, moyen et faible). Pour le cycle SP-IRS, nous avons constaté que le coefficient de détermination (R²) fluctuait entre la deuxième et la quatrième semaine après la mise en œuvre de l'IRS, tandis que les valeurs deux semaines avant et douze semaines après la mise en œuvre de l'IRS étaient presque identiques. Ce résultat reflète l'effet significatif de l'exposition au SP-IRS sur les moustiques, dont la densité a diminué avec le temps après l'IRS. L'impact du SP-IRS a été souligné et discuté dans les chapitres précédents.
Les résultats d'un audit de terrain des zones à risque cartographiées ont montré que, lors de la campagne de pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides (PDI), le plus grand nombre de phlébotomes a été collecté dans les zones à haut risque (c.-à-d. > 55 %), suivi des zones à risque moyen et faible. En résumé, l'évaluation spatiale des risques basée sur un SIG s'est avérée un outil décisionnel efficace pour agréger différentes couches de données spatiales, individuellement ou combinées, afin d'identifier les zones à risque de phlébotomes. La carte des risques élaborée offre une compréhension globale des conditions avant et après intervention (c.-à-d. type de ménage, statut de la PDI et effets de l'intervention) dans la zone d'étude, conditions qui nécessitent une action ou une amélioration immédiate, notamment au niveau local. Cette situation est très fréquente. En effet, plusieurs études ont utilisé des outils SIG pour cartographier le risque de gîtes larvaires de vecteurs et la distribution spatiale des maladies au niveau macro [24, 26, 37].
Les caractéristiques des élevages et les facteurs de risque liés aux interventions par pulvérisation intra-domiciliaire (IRS) ont été évalués statistiquement en vue de leur utilisation dans l'analyse de la densité de la crevette argentée. Bien que les six facteurs (TF, TW, TR, DS, ISV et IRSS) soient significativement associés à l'abondance locale de la crevette argentée dans les analyses univariées, un seul a été retenu dans le modèle de régression multiple final. Les résultats montrent que les caractéristiques d'élevage et les facteurs d'intervention (TF, TW, DS, ISV, IRSS, etc.) dans la zone d'étude sont adaptés au suivi de l'émergence, du rétablissement et de la reproduction de la crevette argentée. Dans l'analyse de régression multiple, le facteur TR n'a pas été jugé significatif et n'a donc pas été retenu dans le modèle final. Ce dernier s'est avéré hautement significatif, les paramètres sélectionnés expliquant 89 % de la densité de la crevette argentée. Les résultats de précision du modèle ont montré une forte corrélation entre les densités de crevettes argentées prédites et observées. Nos résultats corroborent également des études antérieures portant sur les facteurs de risque socio-économiques et liés aux élevages associés à la prévalence de la leishmaniose viscérale et à la distribution spatiale du vecteur dans le Bihar rural [15, 29].
Dans cette étude, nous n'avons pas évalué le dépôt de pesticides sur les murs traités ni la qualité du pesticide utilisé pour la pulvérisation intradomiciliaire (PID). Les variations de qualité et de quantité du pesticide peuvent affecter la mortalité des moustiques et l'efficacité des interventions de PID. Ainsi, les estimations de mortalité selon les types de surfaces et les effets des interventions selon les groupes de ménages peuvent différer des résultats réels. Compte tenu de ces éléments, une nouvelle étude peut être envisagée. L'évaluation de la superficie totale à risque (à l'aide de la cartographie des risques SIG) des villages étudiés inclut les espaces ouverts entre les villages, ce qui influence la classification des zones à risque (c'est-à-dire leur identification) et s'étend à différentes zones de risque. Cependant, cette étude ayant été menée à une échelle micro, les terrains vacants n'ont qu'un impact mineur sur la classification des zones à risque. De plus, l'identification et l'évaluation des différentes zones à risque au sein de la superficie totale du village peuvent permettre de sélectionner des zones pour de futures constructions de logements (en particulier les zones à faible risque). Globalement, les résultats de cette étude fournissent des informations variées qui n'avaient jamais été étudiées à une échelle aussi fine auparavant. Plus important encore, la représentation spatiale de la carte des risques du village permet d'identifier et de regrouper les ménages dans différentes zones à risque. Comparée aux enquêtes de terrain traditionnelles, cette méthode est simple, pratique, économique et moins gourmande en main-d'œuvre, fournissant ainsi des informations aux décideurs.
Nos résultats indiquent que les lépismes argentés indigènes du village étudié ont développé une résistance (c’est-à-dire une forte résistance) au DDT, et qu’une émergence de moustiques a été observée immédiatement après la pulvérisation intra-domiciliaire (PID). L’alpha-cyperméthrine semble être le choix idéal pour la lutte contre les vecteurs de la leishmaniose viscérale (LV) par PID, en raison de sa mortalité de 100 %, de sa meilleure efficacité contre les lépismes argentés et de sa meilleure acceptation par la communauté par rapport au DDT. Cependant, nous avons constaté que la mortalité des moustiques sur les murs traités au SP variait selon le type de surface ; une faible efficacité résiduelle a été observée et le délai recommandé par l’OMS après la PID n’a pas été atteint. Cette étude constitue un bon point de départ pour la discussion, et ses résultats nécessitent des recherches complémentaires pour identifier les causes profondes. La précision prédictive du modèle d’analyse de la densité des phlébotomes a montré qu’une combinaison des caractéristiques des logements, de la sensibilité des vecteurs aux insecticides et du statut de la PID peut être utilisée pour estimer les densités de phlébotomes dans les villages endémiques de LV du Bihar. Notre étude montre également que la cartographie spatiale des risques basée sur un SIG (à grande échelle) peut être un outil utile pour identifier les zones à risque et surveiller l’émergence et la réémergence des amas de sable avant et après les séances de PID. De plus, les cartes spatiales des risques offrent une compréhension globale de l'étendue et de la nature des zones à risque à différents niveaux, ce qui est impossible avec les enquêtes de terrain traditionnelles et les méthodes de collecte de données classiques. Les informations microspatiales sur les risques, recueillies grâce aux cartes SIG, peuvent aider les scientifiques et les chercheurs en santé publique à élaborer et à mettre en œuvre de nouvelles stratégies de lutte (intervention unique ou lutte antivectorielle intégrée) pour atteindre différents groupes de ménages en fonction du niveau de risque. Par ailleurs, la carte des risques contribue à optimiser l'allocation et l'utilisation des ressources de lutte au bon moment et au bon endroit, améliorant ainsi l'efficacité des programmes.
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Date de publication : 20 mai 2024



